lundi 5 janvier 2015

Les Petits Mineurs - par Théo et Robin



Robin et Théo                                                                                                                                        

Les petits mineurs 


         Chéo et Chobin étaient deux frères coréens de dix et treize ans. Ils vivaient dans une famille modeste. Leur père était au chômage et leur mère était marchande de fruits dans les souks de Séoul. Ils gagnaient peu d'argent,.C'est pour cela que Chéo et Chobin décidèrent de mendier au bord des routes pour acheter de la nourriture.
Un jour nuageux, un camion muni d'un drapeau de couleur orange, blanche et verte avec une étoile bleue au milieu passa sur la route. Il s'arrêta à proximité de nous. Deux hommes habillés de noir et coiffés d'une cagoule de même couleur sortirent du véhicule. Ils nous fixèrent avec attention puis s'approchèrent. De force, ils nous embarquèrent à l'arrière du véhicule et nous lièrent les mains. Nous voyageâmes deux semaines sans savoir ou nous allions, dans des conditions horribles. Nous étions affamés et assoiffés à l'arrière du camion, serrés comme deux petits pois dans une gousse, malgré notre nourriture tous les deux jours : pain sec moisi et eau non potable. Cela nous rendait de plus en plus malades chaque jour.
Nous arrivâmes dans un endroit inquiétant. Nous n'avions même plus de forces mais nous pûmes voir à travers les vitres sales et fissurées du camion beaucoup d'enfants comme nous qui travaillaient avec des pioches. D'autres chargeaient des petits trains miniers d'argent. Il n'y avait que des enfants !  Nous fûmes surpris et effrayés. Pourquoi seulement des enfants ?
Nous sortîmes enfin à l'air libre. Je songeais à m'échapper en courant, mais je vis que beaucoup de soldats, armés d'une kalachnikov et de quelques grenades, nous surveillaient. Mon visage s'assombrit. Nous entrâmes dans la mine humide. Il faisait très chaud et j'avais mal au ventre. Je vis que mon frère Chéo,  fut emmené vers un tunnel à gauche, tandis que moi, j'étais conduit à un tunnel à droite. J'attrapai la main de mon frère. Un des deux hommes cagoulés essaya  de me tirer pour me détacher des mains de mon frère, mais il échoua. Il finit par tirer en l'air à l'aide de sa kalachnikov pour nous faire peur. Cette fois-ci, il réussit. Je tombai. Je vis une dernière fois le visage de mon frère disparaitre dans l'ombre du tunnel.
Peu après, je montai dans un vieil ascenseur qui avait l'air d'être mal en point. En effet, il grinçait pendant ma descente, ce qui me rassurait peu. Peu de temps après, je sortis de la plateforme rouillée, soulagé de ne pas être bloqué dans cet engin. On me dirigea vers une caisse où il y avait quelques pioches. Un homme cagoulé me fit signe de prendre un outil. Je pris une pioche. L'homme cagoulé me prit aussitôt par mon col puis m'emmena près d'un mur où d'autres enfants travaillaient. Ensuite, il pointa son doigt sur la paroi du mur. J'obéis en hochant la tête. Je fis un grand geste avec ma pioche, puis je la cognai sur le mur. Il se fissura. L'homme cagoulé me regarda, impressionné. Je fis une seconde fissure sur le mur. Le gardien partit en signe d'encouragement.
Quelques heures plus tard, les gardes firent évacuer la mine pour nous faire manger. Je croyais enfin manger, mais je m'étais réjoui trop vite. On se dirigea vers une petite salle munie d'un tapis-roulant. Je ne compris pas à quoi cela servait, mais je compris vite quand des patates commencèrent à défiler sur le tapis . Le garde m'indiqua avec quelques signes d’éplucher ces patates. Je me mis aussitôt au travail en croyant joyeusement que c'était pour nous. Au bout de plusieurs tonnes de patates épluchées, j'étais affamé mais content de manger enfin. Un garde rentra en faisant signe de sortir. Je me dirigeai directement vers les patates bien jaunes mais le garde m'interpela et me montra les épluchures. Maintenant, je devais les manger ! Je  fus comparé à un cochon !
Au coucher, tous sur nos lits superposés en cellule, tout le monde le monde avait mal au ventre, surtout moi, qui n'avais pas digéré les épluchures. Les autres me dirent qu'ils avaient l'habitude et qu'il ne fallait pas s'inquiéter. Cette nuit-là, je dormis mal, c'était la pire nuit que j'avais jamais passée. J'avais chaud, mal au ventre, mal aux bras... Ce fut trois jours de suite comme ça.
Une nuit, tous couchés, nous entendîmes quelques coups de feu. Nous nous précipitâmes tous vers la fenêtre en hauteur, voir ce qu'il se passait dehors. Je vis de mes propres yeux un individu, courant dans la nuit se faisant tirer dessus par les gardes. Au bout de quelques secondes, il s'effondra par terre en gémissant des mots en coréen. Je compris que cet homme venait de mon pays, et qu'il venait de se faire tuer. Un enfant marocain parlant le français vint vers moi en disant : « ils te feront cela si tu ne travailles pas assez ! ».  Je ne compris pas cette langue. L'enfant conclut : « ce n'est pas toi qui changeras la loi ici ! ». Les gardes ramassèrent le corps couvert de sang puis partirent à l'intérieur de la mine. Je ne l'avais pas remarqué, mais dans la cellule, tout le monde s'était tu. Je courus vers la porte fermée à clé de la cellule en regardant à travers les barreaux de fer. Je vis une personne transportée par deux gardes sur un brancard, couverte d'un drap. Je ne pus distinguer son visage.
Le lendemain, je me renseignai sur la raison de l'exécution de la victime. Des enfants me dirent qu'il que la personne avait mal travaillé et qu'ont l'avait puni. D'autres me dirent que cet  idiot avait tenté de s'échapper et qu'il n'y  était pas arrivé. Je m'approchai d'un garde et demandai des nouvelles informations à propos du meurtre. Il me répondit en indien. Pour moi, c'était incompréhensible, mais dans ses paroles j'entendis le mot « Chéo ». Je compris vite que le meurtre était en fait celui mon frère. Je me tsu, je fus désemparé. Soudain, je sentis une larme descendre ma joue. .

Trois ans plus tard, on réussit à s'échapper tous ensemble avec les enfants de la mine en menant un plan d'expert. Je me sauvai loin avec eux. Les gardes tiraient de toutes leurs forces, mais ils n'arrivèrent pas à stopper notre fuite. Je me réfugiai dans une petite auberge et les propriétaires me payèrent un avion pour rentrer chez moi. Je fus deux jours à regarder différents paysage pendant mon voyage. Je revins chez moi à l'âge de treize ans. Mes parents me serrèrent dans leur bras puis observèrent mon nouveau visage qu'ils n'avaient pas vu depuis trois ans. Je leur annonçai la mort de Chéo. L’auteur de cette cruauté est maintenant en prison à l'eau et au pain sec. Grâce à mon argent rapporté, je suis devenu riche avec ma famille et j’ai reçu  le Prix Nobel de la paix.       


2 commentaires:

  1. Super nouvelle même si vos prénoms sortent de l'ordinaire! Elle mérite d'être prise pour le concours!

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  2. trés belle histoire♥sylia♥

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