J’étais dans mon carton car c'était ma seule maison, j'y dormais et y vivais.
Je me rappelle qu'un jour je m'étais fait prendre à voler du pain et j'avais dû supporter des coups de bâton. Cela me fit comprendre que je devais être beaucoup plus prudente à l'avenir. Mon père était parti à ma naissance nous laissant, ma mère et moi, dans la misère et la pauvreté. Mais il m'avait donné comme souvenir mon prénom, Eva.
Depuis la mort de ma mère j’étais seule.
Cette nuit-là dans le noir, à peine éclairée par les étoiles qui submergeaient le ciel, je ne pus m'empêcher de verser une larme en pensant :
Que vais-je devenir ?
Est-ce que ce carton sera ma maison pour toujours ?
Je m’endormis en pensant une dernière fois à ma mère qui me manquait beaucoup et à ces questions sans réponses.
- Oh,Oh, mademoiselle! Je me réveillai surprise car d'habitude personne ne s’intéressait à moi. Dans cette rue, on me parlait rarement.
Comme j'étais perdue dans mes pensées, l'homme reprit : Excusez-moi Mademoiselle de vous déranger, ça fait plusieurs fois que je passe dans cette rue et que je vous vois seule et perdue dans ce misérable carton, vous n'avez pas de maison ?
- N...no...non, répondis-je intriguée.
- Alors des parents ou de la famille ?
- Non, je suis seul et je m'appelle Eva
- Alors venez avec moi, Eva nous pouvons vous héberger, vous nourrir, et peut-être à l'avenir vous trouver un foyer.
Je fus surprise par cette proposition généreuse mais je ne savais pas si je devais lui faire confiance. Mais il me fit un sourire.
- Venez, me dit-il.
Je réfléchis un court instant et je lui répondis, soucieuse :
– Oui.
Je montai dans sa voiture et regardai la route défiler devant mes yeux. Je me demandais encore si j'avais bien fait de suivre un inconnu.
La voiture s'arrêta au bout d'un moment, je regardai dehors et vis un vieux bâtiment, une mine et pleins de wagons poussés par des enfants.
Cela m'effraya un court instant, je regrettai tout-à-coup mon choix.
L'homme me sortit de la voiture violemment et me dirigea vers un vieux bâtiment sombre.
Il me fit mettre de vieux habits qui étaient sales et noirs et me marqua d'un tatouage que je ne pus voir, car il me le fit dans le dos. C'était un petit wagon. C'est enfin là que je compris qu'on m'avait choisie pour travailler.
J'essayai de poser des questions qui restèrent sans réponse.
L'inconnu me dirigea vers une mine et me plaça devant une porte et me dit :
- Tu devras l'ouvrir et la fermer toutes les cinq secondes, tu m’as bien compris? Sinon ils meurent tous par ta faute, et tu ne devras poser aucune question à l'avenir, ni d'essayer de t'échapper sinon ta vie deviendrait un enfer.
Il repartit et me laissa devant cette porte qu'on voyait à peine, car j’étais dans le noir triste et seule, ce qui me rappela ma rue mais sans les étoile, ni ma liberté.
J’ouvris et fermai cette porte jusqu’à que quelqu'un vienne nous chercher.
Ce soir je me couchai sans dîner.
Mais je n'arrivais pas à dormir car je pleurais. Une fille à peine plus âgée que moi se dirigea vers moi:
- Salut, moi c'est Wendy, tu es nouvelle, c'est ça ? Moi ça fait longtemps que je suis là, enfin je crois, car on perd la notion du temps ici.
- Moi c'est Eva, bredouillai-je.
- Ne pleure pas, c'est dur au début mais après, tu verras, ça ira. On pourrait travailler ensemble demain si ça te dit, Eva ?
- Oui je veux bien, lui répondis-je en souriant.
Ses paroles me rassuraient
Le lendemain Wendy et moi devions pousser des wagons pleins de charbon mais nous pûmes sortir tôt car nous avions beaucoup travaillé.
Pendant ce temps libre elle et moi préparions un plan pour sortir d'ici.
Wendy connaissait tous les lieux donc ce fut assez facile.
Cette nuit je n'étais plus seule j'avais une amie.
Le lendemain matin c'était la veille de notre évasion mais je ne me sentais pas bien donc Wendy, qui voulait que je me rétablisse pour le grand jour, prit ma place à la mine pendant que je me reposais.
Vers 16h j’entendis des enfant crier et pleurer. Je décidai de regarder par la fenêtre. Je vis une montagne de cailloux qui bouchaient la seule entrée de la mine. Tout de suite je descendis. Une fille de notre dortoirs me dit "Je suis désolée Eva mais Wendy est restée coincée dans la mine". Je me mis à pleurer toutes les larmes que je pouvais, je hurlais, je voulus aller déboucher la mine mais des hommes nous donnaient des coups de bâton en nous disant que ce serait facile de les remplacer. Je venais de perdre ma meilleure amie, celle que je considérais comme ma sœur. Ce soir-là je me souviens que je n'ai pas dormi de la nuit en pensent à elle dans la mine, toute seul dans le noir, en train de suffoquer. Je me disais "C'est moi qui aurais dû être là-bas,
pas elle". Cette idée n'arrêtait pas de tourner dans ma tête. Le lendemain après
une nuit blanche je décidai de m’enfuir comme c'était prévu. Le plan était
facile, courir au changement des gardes, ce que je fis facilement. Je courus
jusqu’à la nuit tombée. Quelques temps plus tard, une famille m'adopta.
Depuis, je suis
devenue journaliste, j’enquête sur les enfances en danger et j'ai décidé de
raconter cette histoire pour vous dire comment j'ai rencontré ma sœur de cœur
Wendy.